Comment reconnaître les chenilles processionnaires ?
La Processionnaires du pin (Thaumetopoea pityocampa D.&S.) est un papillon qui fait partie de la famille des Notodontidae. L’insecte adulte est un papillon de 35 à 40 mm d’envergure. Les ailes antérieures sont grises, avec deux bandes foncées parallèles chez le mâle et les postérieures sont blanches marquées d’une tache sombre à l’extrémité postérieure.
La larve est une chenille de quelques millimètres (stade L1) à 40 mm de long (stade 4 ou 5), brune noirâtre avec des taches rougeâtres sur le dessus et les flancs. Sa face ventrale est jaune. Le corps est fortement velu et couvert de soies urticantes et allergisantes. Les chenilles marchent en procession et construisent des nids de soies aux extrémités des branches de pins et de cèdres, dont elles se nourrissent des aiguilles.
Le stade de nymphose (phase de croissance entre le stade chenille et le stade papillon) se fait individuellement sous le sol, après descente de l’arbre.
Cycle de vie des chenilles processionnaires
Les Processionnaires du pin adultes effectuent leurs vols de reproduction et la ponte entre juin et septembre. Les œufs éclosent entre fin juillet et début novembre. S’ensuit une période de nidification permettant le développement des 5 stades larvaires entre octobre et février.
Les chenilles quittent le nid pour s’enfouir sous terre entre janvier et mai : c’est la procession de nymphose, période pendant laquelle les chenilles sont particulièrement dangereuses pour l’Homme et les animaux car elles se situent au niveau du sol. Les descentes sont les plus massives en février-mars en zone méditerranéenne et mars-avril pour le nord de la France. A noter que ces périodes peuvent fortement varier selon les aléas climatiques et les régions biogéographiques : processions de famine parfois dès octobre, ou processions de nymphose plus tardives.
Seuls les poils urticants que l’on retrouve sur les chenilles du 3e au 5e stade larvaire, dans les cocons, dans les nids et dans les sites d’enfouissement sont dangereux pour l’Homme et les animaux domestiques.
Quels sont les symptômes ?
Les chenilles processionnaires sont urticantes par leurs poils qui sont en fait des soies détachables. La pénétration de de ces soies urticantes dans la peau ou dans les muqueuses entraîne la libération d’un venin composé de différentes molécules responsables de réactions toxiques. Celles-ci peuvent provoquer des réactions inflammatoires notamment sur la peau (rougeurs, démangeaisons, douleur cutanée, œdème localisé, urticaire et parfois petites cloques), les yeux : (conjonctivite, larmoiement, douleur oculaire) ou les voies respiratoires (toux, gêne respiratoire).
En cas d’exposition répétée, le venin contenu dans ces soies urticantes peut provoquer des allergies, pouvant mener à une baisse brutale de la tension artérielle, un malaise ou une perte de connaissance.
Il n’est pas nécessaire d’être en contact avec une chenille pour présenter des symptômes : ses soies urticantes qui se détachent suite à un contact mécanique ou lorsque la chenille se sent agressée, sont transportées très facilement sous l’effet du vent.
Quelles sont les conséquences pour les animaux ?
Les chenilles processionnaires du chêne et du pin sont à l’origine de cas d’intoxications chez différentes espèces animales.
Les cas d’exposition déclarés concernent presqu’exclusivement la processionnaire du pin : les chiens représentent 92% des cas et les chats environ 7 % des cas.
À la différence des cas humains, les lésions chez les animaux se situent principalement au niveau de la cavité buccale. Ceci est dû au mode d’exposition : léchage, prise en gueule de chenilles par les chiens, ingestion par les chevaux et les ruminants de végétaux contaminés.
Une complication majeure est la nécrose plus ou moins étendue de la langue, qui peut être prévenue ou limitée par une prise en charge médicale très rapide de l’animal. Des lésions des pattes et du système digestif peuvent également survenir.
Quels sont les moyens de lutte contre ces chenilles ?
Des moyens de lutte curatifs , essentiellement mécaniques existent :
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La destruction des nids par des professionnels équipés, si les arbres sont peu nombreux, faciles d’accès et de faible hauteur,
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La pose de pièges à chenilles contre la chenille processionnaire du pin : des colliers peuvent être mis autour des troncs avant l’hiver, saison où les chenilles descendent des pins pour s’enfouir au sol.